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La gatita Frida
5 novembre 2009

El son de Cuba

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Nadia Guerra est une jeune femme libre et engagée, qui, à travers son émission de radio clandestine, tente de faire vivre la Cuba de l'ombre, celle de la libre parole, des prises de position provocatrices mais avec une idée commune : "partager les vérités personnelles, la nécessité individuelle de dire au singulier ce qu'on pense au pluriel." Mais ces vérités et surtout cette parole individuelle dérangent,  son émission est suspendue et ses collaborateurs à la radio officielle tentent de la ramener dans le droit chemin. Pour cela, ils lui donnent le choix : soit elle se fait soigner dans une clinique psychiatrique, car seule une folle suicidaire comme elle peut parler ainsi librement et en son nom, soit elle signe sa lettre de démission. Nadia choisit évidemment de partir et de profiter de la bourse d'études artistiques qu'elle a obtenue pour s'envoler vers Paris et l'Europe. Elle en profite alors pour se lancer à corps perdu dans la recherche de sa mère qui a quitté l'île alors que sa fille n'avait que neuf ans. Elle la retrouvera alors à Moscou, amnésique et désorientée, et la ramènera vers Cuba. Dans les affaires de sa mère, un journal et des épreuves de roman rédigés à la veille de la Révolution...

Récit complexe aux procédés littéraires variés, Mère Cuba laisse entendre le "son" de la vraie Cuba, loin des discours lénifiants que l'on peut encore entendre à son sujet. Parole libre et infiniment nécessaire tant elle est le plus souvent étouffée et censurée.

Wendy Guerra réside toujours à La Havane, "si proche et si loin" d'un autre monde, mais "comme Cuba se trouve à Cuba et qu'on ne peut l'emporter ailleurs, elle y revient".

Mon pont se situe entre les années quatre-vingt et les années quatre-vingt-dix. Ce sont des rampes qui me conduisent à patiner d'une décennie à l'autre. J'essaie d'attraper et de conserver les choses que j'ai aimées, c'est pour cela que j'aime les musées et pas les cimetières. L'art d'arrêter, de conserver, de saisir. C'est aussi pour cela que j'aime La Havane : voilà la ville, un musée qui ne s'est pas écroulé au milieu d'une étrange bataille pour préserver sa patine. Mon temps est sépia, ma douleur salée; mon odeur est l'huile essentielle de ce vieux parfum de toujours , ces traces (ou restes?) de Chanel dans des flacons lointains, comme mes propres souvenirs de cet âge indéfini.
Les toiles et les balcons, les sculptures et les bâtiments. Les idées et les mots; les affiches et les vinyles, les briques et les dentelles. Palimpseste. La vie sous les couches de peinture, entre des lettres cachées que personne ne parvient à faire taire.

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